Encadrer, organiser les hommes, c’est bien ! Et tant que l’entreprise ronronne, beaucoup d’entreprises s’en satisfont.
Mais dès que les problèmes surviennent (crises, changements, conflits, concurrence plus présente, nouveau contexte, challenge à relever, etc.) Cela ne suffit plus toujours, et nécessite bien souvent du leadership.
Etre un manager respecté (voir craint dans le pire des cas) de par son statut, est une chose, être respecté et estimé pour ses actes, suivi avec enthousiasme quel que soit le contexte en est une autre.
Développer son leadership est une démarche quotidienne, un chemin parfois difficile sur lequel on progresse tout au long de la vie, mais également, un extraordinaire enrichissement pour soi, les autres, l’entreprise.
Les clés pour développer les compétences du manager leader ?
Un mélange de charisme, de comportements dits « résonnants » et de styles de management adaptés.
Le manager leader, une synergie de deux postures…
- Le manager est dans l’opérationnel à court terme et se concentre sur le présent. Il ne fait pas les choses mais il supervise ceux qui font. Il contrôle, fait des rapports, écoute, conseil et appuie les équipes pour qu’elles avancent. La question du manager: comment ?
- Le leader envisage le long terme et est tourné vers l’avenir. Il délègue, simplifie, se fie à son intuition, voit le changement comme un allié, agit sur lui, les autres, le système, pour ne pas avoir à réagir. La question du leader: pourquoi ?
Premier axe vers le leadership
La confiance et le respect partagé
La confiance authentique est fragile, et se gagne. Elle a besoin d’actes, de faits réels sur lesquels s’appuyer. De belles paroles ne suffisent pas. Et n’attendez pas de vos collaborateurs qu’ils vous suivent si vous ne tenez pas compte d’eux.
Point d’attention : On ne force pas quelqu’un à nous suivre, il le décide.
Donnez-lui des raisons de vous suivre…Développez votre empathie intellectuelle et soyez patient…Si vous agissez en personne de confiance, on vous fera confiance. Favorisez l’effet pygmalion : Traitez vos collaborateurs avec confiance.
C’est à vous de créer et entretenir ce climat bénéfique pour l’action, la créativité, et l’échange.
Deuxième axe vers le leadership
Le sens de la responsabilité et de l’affirmation de soi
- D’une part, obtenir le respect des autres nécessite le courage d’affronter ses responsabilités, et devient impossible si chacun se défausse sur les autres, ou se positionne en victime impuissante. S’affirmer auprès de tous, c’est aussi exprimer sa vision et accepter qu’elle soit discutée.
Point d’attention : On peut avoir tendance à rester flou sur certains aspects… Pas toujours facile d’assumer tout… Ou de ne pas confondre persévérance et obstination, affirmation de soi et attitude obtuse et négative. Assumez, engagez-vous clairement et tenez parole.
- D’autre part, le leader travaille à l’amélioration des conditions de travail de son équipe, répond aux besoins de ses collaborateurs, parle en leur nom, etc. Il est le lien actif entre son équipe et sa hiérarchie.
Point d’attention : On demande parfois au manager de devenir un leader convainquant et tenace avec les subalternes, mais de conserver une mentalité de suiveur et d’exécutant sans restrictions avec la hiérarchie… Un paradoxe difficilement tenable pour pérenniser l'efficacité.
Intégrez avec subtilité votre leadership face à votre hiérarchie en développant vos qualités : de communication, de pertinence, de force de propositions, de conviction et de négociation..
Troisième axe vers le leadership
Intégrité, exemplarité, et humilité
Ces trois caractéristiques sont attendues par vos collaborateurs quel que soit votre niveau de hiérarchie.
Point d’attention : Certains peuvent succomber à la tentation de minimiser leurs erreurs tout en exigeant des autres qu’ils réparent les leurs… Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Tout comme se laisser corrompre ou diviser pour régner, ceci ruinera confiance et respect pour longtemps.
Soyez un bon exemple pour vos collaborateurs. Ne vous attribuez pas seul, ni les réussites, ni les échecs, cherchez à rassembler et concentrez-vous sur la réalité.
Quatrième axe vers le leadership
Implication de soi et des autres
Le manager leader sait motiver. Notez que : motiver n’est pas que montrer son enthousiasme personnel. Il s’agit ici d’écouter son équipe et de trouver le chemin pour donner l’envie d’agir. Nous n’avons pas tous les mêmes motivations (motifs à l’action).
Il sait déléguer, sans imposer, et sait « vendre » sa délégation pour mieux impliquer. Loin de s’effacer, il s’implique lui-même dans un accompagnement bienveillant qui développe la collaboration. il propose, suggère, oriente, cadre, encourage, communique, diffuse l’information, et donne du sens.
Point d’attention : Motiver prend plus de temps que d’imposer. Au début, Déléguer demande plus d’énergie et d’effort au manager (besoin de suivi, frustration, contrariété face à certains résultats,…).
N’attendez pas de magie. Développez patience et indulgence. Motiver et déléguer sont des objectifs d’évolutions progressives. Mais une fois atteints et rôdés, vous récolterez les fruits de vos efforts au centuple et pour longtemps.
Gardez en mémoire cette phrase de Jack Welch : « Punir l'échec est le meilleur moyen pour que plus personne n'ose... »
Cinquième axe vers le leadership
Sincérité et authenticité
Cette attitude, sans calcul manipulateur, favorise la confrontation des idées, pour optimiser les résultats. Elle doit être tournée vers des solutions où les intérêts des parties sont préservés et même optimisés. Chacun y verra son estime renforcée, et cette attitude sera perçue comme un acte courageux et d’ouverture.
Point d’attention : Avant d’être utilisée, elle crée chez le manager une peur de perdre de l’autorité ou de prendre des risques.
Si un doute ou une question, une objection existent, ils existent… les nier peut être bien plus nocif pour l’efficacité que de les entendre. Sans compter cela vous permettra de clarifier vos propos, tourner l’échange vers la créativité.
Sixième axe vers le leadership
Gestion de ses propres émotions et attitudes liées
Stress, colère, frustration…Les gérer signifie les accepter, les reconnaitre pour pouvoir les différer ou les orienter positivement.
Point d’attention : Travailler sur soi n’est pas facile sans soutien ou techniques.
Travaillez votre développement personnel, apprenez à mieux vous connaitre, et agissez sur vos axes de progrès.
Septième axe vers le leadership
La prise de risque
Le manager leader prend des risques personnels (calculés), il ose : donner son point de vue, prendre position, tester, expérimenter, imaginer, se mettre en danger de critiques ou de remarques, tout en gardant un comportement positif et d’ouverture et en suivant les axes précités. C'est le prix du leadership.
Point d’attention : Il n’est pas inhabituel que, de certains collaborateurs de votre équipe, jaillisse un leadership temporaire. N’ayez pas peur de ne pas toujours être le « meneur » à tous moments. Au contraire, mettez cet instant à profit pour optimiser le fonctionnement de l’équipe, en devenant plus coordinateur et en vous positionnant en décideur final.
En conclusion:
Un leader n’est pas obligatoirement un bon manager. Tout l’art du manager leader consistera à adapter ces aptitudes au contexte opérationnel, à l’entreprise dans laquelle il évolue, à ses différents acteurs, et aux situations rencontrées.
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