Certains managers pensent encore que le poste qu’ils occupent leur imposerait uniquement une attitude exemplaire vis-à-vis de leur hiérarchie, et les dispenserait, même partiellement, d’exemplarité comportementale et relationnelle avec leurs propres collaborateurs.
Ils considèrent que la différence entre les consignes données et leurs propres actions n'a pas d'impact.
Par exemple:
- "la sécurité est la chose la plus importante" (et je ne respecte pas les règles établies pour tout le personnel),
- "il faut s'impliquer plus dans l’entreprise" (et je considère peu ou pas, ni ne valorise mes collaborateurs),
- "vous devez être force de proposition" (et je n’en tiens jamais compte ou n'apporte aucun retour),…
Grave erreur…
La non-exemplarité ne peut être un privilège (que l’on soit top ou middle manager), comme pourrait l’être un avantage en nature contractuel (véhicule de fonction, carte de paiement,…) au risque de voir le climat et la productivité s’étioler.
L’effet miroir, transmis par l’exemplarité ou non du manager, identifie naturellement des règles de fonctionnements implicites, avec un impact supérieur à d’éventuelles consignes préalables déclinées.
Ainsi, même si les collaborateurs se plient aux règles non suivies par la hiérarchie, ce schéma augure des difficultés futures, et facilite les résistances passives (parfois inconsciente).
La non-exemplarité ouvre la porte :
- Au ressentiment (ex : c’est injuste, on me prend pour un idiot, faites ce que je dis mais pas ce que je fais)
- A la démotivation et la défiance (ex : si ces règles sont modulables en fonction des personnes, pourquoi d’autres ne le seraient pas)
- A la polémique (ex : si vous le faisiez, je le ferais aussi, vous et mon collègue ne le faites pas ; pourquoi je devrais le faire)
- A la réduction de l’autorité (ex : mon hiérarchique n’est pas cohérent et me déçoit)
- A des comportements manipulateurs ou en réaction (ex : je pensais que le port du casque systématique n’était plus d’actualité, apparemment le lieu n’est pas dangereux pour tout le monde, alors comme vous j’ai considéré que je n’en avait pas besoin)
L’éthique (les valeurs affichées), l’exemplarité comportementale (en cohérence), tout comme la réciprocité sur des domaines essentiels tels que : respect, attention, valorisation, saine communication (orale et écrite), ne peuvent être occasionnelles ou partielles sans risquer de gros dégâts…
Bien sûr, personne n’est parfait et être exemplaire n'est pas toujours facile. C'est pourquoi,
chacun peut travailler son exemplarité:
- En pratiquant l’introspection, analysant ses comportements et habitudes
- En assumant ses erreurs et exprimant sa volonté d’amélioration
- En développant sa capacité d’empathie (intellectuelle, émotionnelle)
- En clarifiant les règles du jeu en amont (ex : intégrer certaines données dans une charte entreprise ou dans les fiches de fonction)
- En faisant régulièrement des retours d’informations
- En étant à l’écoute des idées de ses collaborateurs en limitant ses aprioris
L’exemplarité demande certes des efforts, mais appliquée elle générera, entre autres : leadership, confiance, efficacité et performance managériale de façon pérenne. Un atout managérial à ne pas négliger.
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